Prière pour ceux qui ne sont rien de Jerry Wilson
Rédigé le 28 février 2018
Premières phrases
Si vous traversez la rue et que vous marchez un bon moment, vous tomberez sur Cypress Grove Park, où vous trouverez de l’herbe, des arbres, une grande mare, des oiseaux et de l’air frais. Pour y arriver, il vous faudra cependant emballer toutes vos affaires et les trimballer avec vous. Si vous laissez quelque chose derrière vous, ce sera immédiatement volé. À quelques encablures seulement du sanctuaire, le refuge douteux sous le pont de l’autoroute est plus accessible. En plus, tout le monde sait qu’on n’est pas vraiment chez soi à Cypress Grove.
Pourquoi ce livre
C’est le titre qui, dans un premier temps, m’a interpellée. Ensuite, la quatrième de couverture présentait Jerry Wilson comme l’héritier de Ginsberg, Bukowski et Steinbeck. Le résumé et les avis dithyrambiques que j’ai lus à propos de ce livre ont fini par me convaincre que je devais, moi aussi, le lire.
Dans ce cours récit nous allons suivre Swiveller, un garde forestier, en charge de surveiller et nettoyer les parcs publics de la ville de Boise, Idaho.
Ceux-ci sont occupés par les laissés pour compte de la société américaine qui ont fait – par la force des choses — de ces parcs leur chez eux. Swiveller passe volontiers du temps avec eux, il les connait tous, les comprend.
Dans ces petites chroniques, l’auteur va se servir de sa propre expérience de garde forestier dans cette ville pour mettre en scène des personnages abîmés par la vie, mais haut en couleur.
Des odeurs de crasse, d’urine, de détritus vous titilleront les narines tout le long de votre lecture. Mysophobique s’abstenir !
Vous allez prendre une sacrée claque en lisant ce recueil, car c’est la réalité crue que nous livre ici Jerry Wilson. Avec des mots parfois durs, l’auteur arrive tout de même à ne pas tomber dans le pathos. Des situations parfois cocasses nous arrachent même quelques sourires. Il n’est pas question de déchéance ici, il se dégage plutôt de ce récit une sorte de bienveillance. À aucun moment je ne me suis sentie mal à l’aise devant ces histoires qui sont pourtant très fortement inspirées de personnages que l’auteur a connus.
Ce livre est composé de petites chroniques (nouvelles ?), de morceaux de vie cabossée. On ne peut s’en détacher avant la fin, on retrouve avec plaisir certains personnages d’une chronique à l’autre.
Prière pour ceux qui ne sont rien est un livre poignant et fort qui nous montre l’autre versant de l’American way of life.
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Prière pour ceux qui ne sont rien de Jerry Wilson est publié dans la catégorie Lectures d’Amérique du Nord avec le(s)
J’en déduis, à te lire, qu’il me le faut absolument!
je crois que j’adorerais! C’est le genre « chroniques » qui me freine légèrement… très légèrement !
Oh non ne t’inquiète par, car c’est des chapitres indépendants, mais qui finalement se suivent, ce n’est pas du tout gênant ? J’ai bien aimé et pourtant je n’aime pas trop les romans cours.